Grand témoin
« L’accès à l’éducation est primordial pour appréhender le monde »
Jean Montoya, président de l’association « Écolier au Mali »
L’éducation est l’un des outils les plus puissants pour faciliter l’insertion dans la société des enfants les plus défavorisés. Au Mali, tous n’y ont pas accès dans de bonnes conditions. C’est à partir de ce constat qu’est née l’association « Écolier au Mali ». En quelques années, elle a permis la scolarisation d’une dizaine d’enfants de Bamako. Zoom sur une initiative engagée, qui fédère bénévoles de toutes générations. Jean Montoya, président de l’association, a répondu à toutes nos questions.
L’association « Écolier au Mali » est née d’une rencontre. Pouvez-vous la raconter ?
Effectivement, tout a commencé lorsque ma femme et moi avons accueilli le jeune Diatourou, venu se faire opérer en France. Âgé de 8 ans, cet enfant devait subir une lourde intervention au CHU de Rennes. Nous étions alors volontaires pour être famille d’accueil et avons accompagné Diatourou avant, pendant et après son opération, pour une convalescence de plus de deux mois.
Au fil des semaines, nous avons appris à mieux connaître Diatourou. Vif d’esprit, combattif, curieux… c’était un enfant attachant, comme les autres. A un détail près : nous étions en effet étonnés de constater qu’à 8 ans, il ne savait ni lire ni écrire. Nous avons alors questionné le chirurgien malien qui accompagnait Diatourou et avait assisté à l’opération, le Dr Diarra. Ce dernier nous a indiqué qu’au Mali, l’école a beau être obligatoire, dans les faits, peu d’enfants sont réellement scolarisés. L’enseignement public y est confronté à de nombreuses difficultés ne permettant pas toujours d’offrir aux élèves une éducation de qualité. Les propres enfants du Dr Diarra allaient quant à eux dans une école privée, et savaient lire et écrire à l’âge de Diatourou.
Inquiets des conditions de scolarisation de Diatourou à son retour à Bamako, nous avons décidé de financer une première année d’études dans une école encadrée. C’est ainsi que l’association « Écolier au Mali » a vu le jour.
Quelle est aujourd’hui la raison d’être de l’association ?
« Écolier au Mali » est une association humanitaire de loi 1901. Notre objectif est de récolter des fonds pour permettre à de jeunes Maliens défavorisés de bénéficier d’une scolarisation dans les meilleures conditions possibles. L’association finance actuellement la scolarité d’une dizaine d’enfants maliens, âgés de 3 à 17 ans.
« La réussite des premières initiatives menées par l’association a permis de financer la scolarisation d’autres enfants au sein de deux établissements privés de Bamako. »
Jean Montoya, président de l’association « Écolier au Mali »
Concrètement, nous sommes en relation directe avec la direction de deux établissements basés à Bamako : les écoles « Salima Kouyaté » et « La Bruyère ». Ce sont eux qui identifient les enfants que nous pouvons aider. Ils prennent en charge les aspects logistiques des inscriptions et nous soutenons financièrement ces actions, en passant directement par les écoles. En 2019, deux membres de l’association se sont rendus à Bamako pour rencontrer les directeurs des établissements et évaluer le fonctionnement mis en place. Ce voyage a permis de renforcer encore davantage les liens humains entre la France et le Mali. Nous recevons aussi régulièrement les bulletins scolaires des enfants que nous accompagnons.
Que mettez-vous en place pour récolter les fonds qui permettent de financer les actions de l’association ?
Tout au long de l’année, une série d’événements nous permet de récolter des fonds. Cela va de la vente de produits artisanaux, d’actions bénévoles dans le cadre de manifestations locales ou régionales, à la participation à des collectes et marchés aux puces. A ces différentes actions s’ajoutent les dons directs (financiers ou matériels) de la part de nos généreux soutiens !
Par ailleurs, l’association est soutenue localement par différents acteurs du territoire : mairies et collectivités, supermarchés qui accueillent nos stands, forums et festivals… Cet été, pour la 2ème année consécutive, une équipe de bénévoles a participé au festival « Les Vieilles Charrues » pour abonder la caisse de l’association.
D’un point de vue communication, qu’auriez-vous besoin de mettre en place ou de renforcer ?
L’association s’est forgée autour du jeune Diatourou. Famille d’accueil, voisinage, proches, tous ont développé un lien fort avec l’enfant et ont souhaité s’investir pour d’autres écoliers maliens.
« Le bouche-à-oreille et la force de conviction des premiers bénévoles ont été les meilleurs outils de communication de l’association. »
Jean Montoya
Nos actions sont régulièrement relayées par la presse. Grâce aux compétences de l’une des bénévoles, nous avons mis en place un site internet, des pages sur les réseaux sociaux et divers supports permettant de présenter les actions de l’association et d’informer sur la marche à suivre pour la soutenir. Il faut savoir qu’en tant qu’association reconnue d’utilité publique, tout don au profit d’« Écolier du Mali » est déductible fiscalement.
Nous avons aujourd’hui besoin de nous adresser à une cible plus jeune, pour mobiliser des énergies et des compétences nouvelles, et ainsi pérenniser nos actions à destination des enfants de Bamako.
Et demain ? Comment envisagez-vous l’avenir de votre association « Écolier au Mali » ?
Notre singularité repose sur le lien affectif que nous parvenons à créer entre les membres et les élèves de Bamako. Mais la situation politique et économique au Mali ne fait que s’aggraver. Les familles que nous aidons doivent faire face à de nouvelles difficultés (l’augmentation du prix des aliments, le retard des aides d’état…). Si cela ne complique pas notre action dans l’absolu, l’entretien de cette proximité France-Mali peut être plus difficile.
Nous souhaitons élargir la portée de l’association, maintenir les partenariats existants, et soutenir davantage d’enfants. Il n’est pas nécessaire que les efforts de collecte soient localisés en Bretagne, région d’origine de l’association. Nous espérons accueillir de nouveaux bénévoles qui auront envie d’inscrire leur action dans la durée. Car l’aide de l’association est vitale pour les familles les plus pauvres de Bamako !
Paroles de bénévoles
Céline et Maëlenn, collaboratrices de l’agence, ont été bénévoles au festival des Vieilles Charrues 2023 pour l’association « Écolier au Mali ». Elles racontent.
« C’est une association qui me tient à cœur. Ma grand-mère, ancienne institutrice, donnait des cours à Diatourou lorsqu’il était en France. J’ai ainsi été témoin de la naissance de l’association. En tant que membre, je m’efforce de la soutenir en mettant mon temps et mes compétences en communication au service des actions d’Écolier au Mali. C’est la 2ème année que je participe au festival des Vieilles Charrues pour l’association. Au-delà de la convivialité de l’événement, je suis fière de pouvoir, à ma façon, apporter du soutien aux enfants de Bamako. »
Maëlenn
« C’est par l’intermédiaire de Maëlenn que j’ai découvert l’association. Nous étions en binôme sur le festival au sein d’une équipe de 17 personnes, tous bénévoles pour « Écolier au Mali ». Nous avons assuré la gestion d’un stand de crêpes avec une autre association bretonne pendant 5 jours. Je suis vraiment ravie d’avoir pu participer à cette action de collecte de fonds pour l’association. Et je ne compte pas m’arrêter là, je viens de finaliser mon adhésion pour pouvoir la soutenir sur le long terme ! »
Céline
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